La France a donné le coup d’envoi en fin de semaine dernière de sa toute première Coupe du monde féminine de son histoire. Durant les premiers matchs de poules, si la plupart des nations favorites ont plus ou moins répondu présentes, d’autres équipes ont créé la surprise et déjoué les pronostics. Retour sur cette première semaine de Coupe du monde.  

France 4-0 Corée
Buts : Le Sommer, Renard x2, Henry

45.261 spectateurs au Parc des Princes : Historique. 44% de part d’audience pour les fans devant leur télévision : Historique. Une victoire 4-0 pour un match d’ouverture plus que réussi : Historique. Les Bleues ont lancé de la meilleure façon possible leur Mondial en s’offrant une belle victoire durant laquelle ce sont les joueuses les plus expérimentées qui ont brillé. Après l’ouverture du score d’Eugénie Le Sommer, Griedge MBock s’est vu refusée son but pour hors-jeu (sachant que si elle avait chaussé une demi-taille en moins, elle ne l’aurait pas été), confirmé par la première intervention de la VAR (arbitrage vidéo). C’est ensuite l’imparable Wendie Renard qui s’est convertie en double buteuse sur corner avant la pause, à l’image d’un mélange poétique entre Lilian Thuram et Zinedine Zidane version 98. La capitaine Amandine Henry a fini par rendre la fête encore plus folle en y ajoutant un 4ème but d’une superbe frappe. Le tout saupoudré d’un tour de terrain après la rencontre pour saluer les nombreux supporters du stade. C’est parti pour cette 8ème édition de la Coupe du monde féminine !
Joueuse du match nommée par la FIFA : Wendie Renard.
Véritable joueuse du match : Egalité entre Wendie Renard et Amandine Henry.

Allemagne 1-0 Chine
Buts : Gwinn

Pour continuer dans la série des joueuses de l’Olympique Lyonnais au Mondial, c’était la milieu de terrain Dzsenifer Marozsán qui était attendue pour l’entrée en jeu de l’Allemagne en Coupe du monde. Malheureusement, celle qui a été élue meilleure joueuse du Championnat de France cette saison s’est blessée (fracture à l’orteil) durant la rencontre, et ne jouera pas les deux prochains matchs de poules. En dehors de sa blessure, elle n’a pas réussi à briller durant une rencontre assez décevante pour une équipe entrée dans la compétition en faisant office de favorites pour le titre final (aux côtés de la France et des USA). Les Allemandes se sont même fait peur à plusieurs reprises, et auraient pu encaisser quelques buts si les Chinoises n’avaient pas cruellement manqué d’efficacité devant les cages. C’est la toute jeune Giulia Gwinn (19 ans) qui a pris les choses en main pour aller débloquer la rencontre à la 65ème minute de jeu.
Joueuse du match nommée par la FIFA : Giulia Gwinn.
Véritable joueuse du match : Giulia Gwinn.

Espagne 3-1 Afrique du Sud
Buts : Kgatlana (Afrique du Sud), Hermoso, Garcia (Espagne)

Pluie de penaltys au Havre. C’est grâce à deux fautes dans la surface de réparation que les Espagnoles ont inversé la tendance en seconde mi-temps, pourtant menées 1-0 à la pause par une vaillante équipe d’Afrique du Sud. Jennifer Hermoso s’est chargée de convertir les deux penaltys accordés, avant que la remplaçante Lucía García ne vienne ajouter le troisième pour achever définitivement les Sud Africaines.
Joueuse du match nommée par la FIFA : Jennifer Hermoso.
Véritable joueuse du match : Jennifer Hermoso.

Norvège 3-0 Nigeria
Buts : Reiten, Utland, Ohale (csc)

Pour l’instant la Norvège se débrouille plutôt bien sans son Ballon d’Or, la Lyonnaise Ada Hegerberg. Même si ce n’était “que” face au Nigeria, les Norvégiennes ont fait le nécessaire pour répondre au 4-0 des Françaises de la veille, avec lesquelles elles se disputeront surement la première place du Groupe A. La révélation de cette équipe pour l’instant est bel et bien la buteuse Guro Reiten, qui a illuminé la rencontre de son talent, enchaînant dribbles dans l’axe et passes millimétrées pour pousser les siennes vers une belle victoire. Le duel contre la France est annoncé.
Joueuse du match nommée par la FIFA : Guro Reiten.
Véritable joueuse du match : Guro Reiten.

Australie 1-2 Italie
Buts : Kerr (Australie), Bonansea x2 (Italie)

Quelle déception pour l’Australie. Les Matildas étaient pourtant bien parties. Leur capitaine, l’une des meilleures attaquantes du monde, Sam Kerr, venait tout juste d’obtenir un penalty et de le convertir en deux temps pour aller célébrer son premier but en Coupe du monde en simulant un match de boxe contre le poteau de corner (faisant hommage à un ancien international australien, Tim Cahill). C’est seulement à l’heure de jeu que l’Italie a égalisé grâce à Bonansea. L’Italienne a décidé de laisser le suspens du match nul jusqu’au bout, en attendant les arrêts de jeu pour aller marquer son doublé. Si l’Australie n’avait pas pris autant de risques en défense, elle aurait pu s’en sortir avec sa première victoire. A l’inverse, la gardienne de but italienne, Giuliani s’est montrée décisive pour empêcher les Matildas de reprendre l’avantage pendant la rencontre. Les Azzurri mettent fin à 20 années de matchs non remportés en Coupe du monde. 
Joueuse du match nommée par la FIFA : Barbara Bonansea.
Véritable joueuse du match : Laura Giuliani (gardienne de but de l’Italie).

Brésil 3-0 Jamaïque
Buts : Cristiane x3

Sans la légende du football féminin Marta (ménagée sur le banc de touche) sur le terrain, l’autre grand nom du Brésil, Cristiane, est là pour prendre le relai. L’attaquante de la Seleçao s’est offerte le premier triplé du Mondial, et devient la joueuse la plus âgée a avoir marqué 3 buts en une rencontre de Coupe du monde (elle devance l’Américaine Carli Lloyd, 3 buts face au Japon en finale de la dernière édition). Autre record battu, celui du nombre de Coupes du monde disputées : 7 pour Formiga ! La milieu de terrain du Paris Saint-Germain a participé à chaque édition du Mondial féminin (sauf le tout premier en 1991). 150 des joueuses présentes en France cet été n’étaient même pas encore nées au moment où elle a fait ses débuts sur la scène la plus prestigieuse du football féminin !
Joueuse du match nommée par la FIFA : Cristiane.
Véritable joueuse du match : Cristiane.

Angleterre 2-1 Ecosse
Buts : Parris, White (Angleterre), Emslie (Ecosse)

Le choc du Royaume-Uni s’est avéré être sûrement l’une des rencontres les plus intéressantes des matchs de poules pour l’instant. L’Angleterre est attendue par de nombreux parieurs comme étant la nation « outsider » qui devrait décrocher le titre. Pour répondre à ce statut, les Lionesses ont frappé fort en menant 2-0 à la pause. La pépite anglaise Nikita Parris n’a pas pu contenir son immense joie après avoir marqué sur penalty son premier but en Coupe du monde, alors que Ellen White a retenue la sienne, étonnée de voir son but accordé alors qu’elle venait d’en marquer un quelques minutes plus tôt, refusé pour hors jeu. En face, l’équipe d’Ecosse qui participe à sa première édition du Mondial, a montré de belles qualités offensives, notamment en concrétisant un bon pressing par le biais de Claire Emslie (2-1).
Joueuse du match nommée par la FIFA : Nikita Parris.
Véritable joueuse du match : Nikita Parris.

Argentine 0-0 Japon

Il fallait que ca soit au Parc des Princes, devant plus de 25.000 supporters que le premier 0-0 du Mondial ait lieu. Et ce fut, en effet, un match nul dans tous les sens du terme. En gardant le pied sur le ballon pendant la majeure partie de la rencontre (à l’exception des rares fois où Banini a réussi à lancer, lentement, des contre-attaques échouées pour l’Argentine), les joueuses nippones n’ont vraiment pas su quoi en faire. Cette rencontre nous a appris que non seulement le Japon finaliste de 2015 et vainqueur de l’édition 2011, est de l’histoire ancienne, mais qu’il n’avait plus la capacité à faire peur aux autres nations. Leur point faible apparent : constamment chercher à jouer dans l’axe, en exploitant rarement les solutions de centres et les appels dans les couloirs. A noter qu’à l’inverse, les Sud Américaines ont réussi à enfin décroché le tout premier point de leur histoire en Coupe du monde.
Joueuse du match nommée par la FIFA : Estefania Banini.
Véritable joueuse du match : Aucune.

Canada 1-0 Cameroun
(But : Buchanan)

Après Argentine-Japon, on ne pouvait que faire mieux. C’est d’ailleurs ce que les Canadiennes ont fait. Elles aussi, à l’image de l’Allemagne ou de l’Angleterre, ont répondu présentes en dominant leur rencontre même si le score ne le reflète pas tant que ça. Avant même l’arrivée des deux nations sur le terrain, tout le monde s’attendait à ce que la légendaire Christine Sinclair s’approche un peu plus du record international de buts marqués (détenu par l’Américaine Abby Wambach, 184 buts). A 35 ans, l’attaquante Canadienne en est à 181 en 281 sélections. Mais c’est une défenseure qui a fini par lui piquer la vedette contre le Cameroun. Surgissant de nulle part sur un bon corner, la Lyonnaise Buchanan est venue placer sa tête pour permettre au Canada de récolter trois points précieux avant leur choc face aux favorites du Groupe E, les Pays-Bas.  
Joueuse du match nommée par la FIFA : Kadeisha Buchanan  
Véritable joueuse du match : Kadeisha Buchanan

Nouvelle-Zélande 0-1 Pays-Bas
(But : Roord)

Elles ont eu très chaud. Aussi chaud qu’une transversale en première mi-temps. Aussi chaud qu’un but à la 92ème minute. Les Championnes d’Europe en titre, pourtant menées par l’impressionnant trio offensif Martens-Miedema-Van De Sanden ont eu beaucoup de mal à percer la défense néozélandaise, qui a finalement cédé en toute fin de match sur une tête de Jill Roord. Ce sont pourtant les “Football Ferns” qui se sont procurées les plus belles actions, avec notamment ce ballon d’Olivia Chance qui trouve la transversale de Sari Van Veenendaal à la 12ème minute.
Joueuse du match nommée par la FIFA : Lieke Martens.  
Véritable joueuse du match : Sari van Veenendaal (la gardienne de but des Pays-Bas).

Chili 0-2 Suède
(Buts : Asllani, Janogy)

Les supporters et les joueuses du Roazhon Park ont vécu une soirée assez particulière. Alors que les deux équipes pensaient se quitter sur un score nul (0-0), la pluie a fait son apparition. En masse. A tel point que l’arbitre de la rencontre a dû renvoyer toutes les joueuses aux vestiaires pendant plus de 40 minutes avant de reprendre la partie, un quart d’heure avant la fin de la rencontre. A croire que c’est ce qu’il manquait à la Suède pour enfin trouver le chemin des filets. 10 minutes plus tard, Kosovare Asllani, l’ancienne joueuse du PSG, ouvre le score suite à une belle action lancée par celle qui venait tout juste de rentrer en jeu, Madelen Janogy. C’est la même “super sub” (joker de luxe du banc de touche) qui est allé dribbler la défense chilienne dans la surface de réparation pour enchaîner avec une frappe et inscrire l’un des plus beaux buts du tournoi.
Joueuse du match nommée par la FIFA : Kosovare Asllani.
Véritable joueuse du match : Kosovare Asllani.

Etats-Unis 13-0 Thailande
(Buts : Morgan x5, Mewis x2, Lavelle x2, Horan, Pugh, Rapinoe, Lloyd)

Le meilleur pour la fin. Une véritable démonstration de football des USA. Elles ont prouvé en 90 minutes qu’elles n’étaient pas Championnes du monde par hasard. Et leur attaquante star, Alex Morgan, a montré qu’elle ne faisait pas partie des meilleures joueuses de la planète par hasard non plus. 5 buts : une reprise de la tête, une frappe du pied droit (alors qu’elle est gauchère) et trois du pied gauche. Morgan vient de prendre le large en tête des meilleures buteuses de ce Mondial. On aurait même dit que son équipe voulait lui rendre hommage, en marquant 13 buts comme son chiffre fétiche au dos de son maillot. Au-delà de cette énorme première impression à en faire trembler les autres nations, les Etats-Unis viennent surtout de battre d’entrée de jeu le record du plus grand écart de buts dans une rencontre de Coupe du monde (détenu par l’Allemagne auparavant, victoire 11-0 contre l’Argentine en 2007). Impressionnant rouleau compresseur en attaque, l’USWNT testera peut-être sa défense lors du dernier match de poule face à la Suède. 
Joueuse du match nommée par la FIFA : Alex Morgan.  
Véritable joueuse du match : Incontestablement, Alex Morgan.

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