Noel Le Graët, président de la Fédération Française de Football, a récemment annoncé la candidature de la France pour la Coupe du Monde 2019, pour la première fois de son histoire.

Chine, Suède, Etats-Unis, Allemagne, Canada et bientôt la France ? Depuis la création du Mondial féminin en 1991, la Fédération Française de Football n’avait jamais cédé à la tentation d’accueillir cette compétition internationale. D’après le président, Noel Le Graët, l’une des raisons de ces nombreuses années d’hésitations serait le désir de laisser grandir le football féminin dans le pays avant d’y importer la Coupe du Monde. « On est encore une toute petite nation de foot féminin, a-t-il avoué à l’AFP. On pense qu’il faut 100 000 licenciées pour avoir une base solide ». Actuellement, 71 000 footballeuses sont licenciées en France, et d’après Le Graët, ce chiffre devrait grandir d’ici 2019 pour pouvoir mieux accueillir le Mondial. Pourtant depuis quelques années, un net intérêt pour ce sport est né et n’a cessé de grandir. En 2011, lors de la demi-finale de la dernière Coupe du Monde face aux Etats-Unis, plus de 2 millions de téléspectateurs soutenaient les Bleues devant Direct 8. La TNT a ainsi enregistré son record d’audience. Et si pour les prochaines années, D8 et D17 ne sont plus intéressés par la diffusion d’épreuves sportives en général, d’autres chaines ont pris le relai comme Eurosport avec la Coupe de France ou le Championnat, et BeinSport qui a déjà acheté les droits pour la Ligue des Champions. Dans les stades également, de plus en plus de fans se déplacent pour assister aux rencontres de D1 féminines, dont les meilleurs chiffres ont été enregistrés durant la saison 2011-2012 (après la victoire de Lyon en Ligue des Champions). Le record d’affluence a ainsi été battu le 8 octobre 2011 avec 12 263 spectateurs présents au Stade de Roudourou pour assister à Guingamp-Lyon. Avec une moyenne de 600 personnes dans les tribunes, le nombre de spectateurs a quadruplé en 10 ans et pourrait encore considérablement augmenter au regard d’un championnat de plus en plus serré (à 3 journées de la fin, six points seulement séparent Juvisy 3ème, de Lyon 1er). Recevoir un Mondial Féminin aurait le même effet sur l’affluence dans les stades de France, d’autant plus que la FIFA a décidé qu’à partir du Mondial canadien de 2015, le nombre de nations participantes passera de 16 à 24. Cela pourrait attirer plus de supporters à se déplacer en France en 2019.

Des Bleues qui grandissent encore

Le nombre de supporters se déplaçant pour les matchs de l’Equipe de France féminine reste toujours faible. Le record d’affluence a été établi le 4 avril 2012, avec plus de 18 000 spectateurs présents pour encourager les Bleues face au Pays de Galles dans le Stade Michel-d’Ornano de Caen. Concernant les téléspectateurs, à l’heure où toutes les rencontres de l’Equipe de France masculine sont diffusées en clair, les Bleues, elles, ne bénéficient pas d’une telle exposition. Quand en novembre dernier elles remportaient leur rencontre 14 buts à 0 face à la Bulgarie, aucune chaine de télévision n’avait diffusé ce match. On comprend mieux aujourd’hui l’hésitation des dirigeants à importer un Mondial féminin dans un pays où les rencontres de l’équipe nationale ne sont même pas toutes diffusées. Mais contrairement aux hommes et leur victoire en 1998, les femmes n’ont toujours pas vécu leur heure de gloire. Ce n’est que depuis le début des années 2010 que les Bleues ont commencé à briller dans les grandes compétitions internationales. Quatrièmes du Mondial 2011 et toujours au pied du podium lors des Jeux Olympiques de 2012, l’année dernière les féminines ont quitté l’Euro suédois aux portes de la demi-finale. Malgré leurs victoires en Cyprus Cup cette année et en 2012, les Bleues attendent toujours de décrocher un sacre mondial ou européen. Pourquoi pas chez elles en 2019 ?

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